La pieuvre et la louche

L’évolution des espèces nous le prouve, ce n’est pas le plus fort qui survit, mais celui qui sait le mieux s’adapter aux circonstances ! À l’instar de ces animaux marins ingénieux qui détournent les détritus humains, les utilisant comme bouclier ou cachette, afin d’augmenter leur chance de survie (ci-dessous, une pieuvre utilisant une louche, un poisson une bouteille, pour s’abriter !).

Nous aussi, nous devons savoir nous adapter en permanence. Pour cela, le Yoga est une très bonne école.

(Photos extraites du « Triangle de corail »/Arte)

Le cours d’une destinée est jalonné d’aléas. Comment  utiliser et tirer parti de ce que la vie nous réserve dans le bonheur comme dans le malheur ? Comment  « rebondir » quand la situation nous parait sans issue ? Cette faculté d’adaptation qui permet de surmonter les épreuves, quelles soient affectives ou professionnelles, nous demande de garder l’esprit ouvert et de développer le discernement (advaita) et un certain détachement (vairagya ), deux qualités que Khrisna enseigne à Ajurna, tout au long de la Bhagavagita.

En pratiquant régulièrement les postures et la méditation, on développe ces qualités mentales. Accepter l’inconfort de certaines postures, —notamment en les maintenant un certain temps —, renforce notre volonté et nous permet d’acquérir une certaine distanciation, d’apprendre à relativiser notre état physique et mental. Quand ce dernier lâche prise et accepte de s’accommoder de ce qui lui paraissait intolérable au départ, le corps lui aussi  s’apprivoise et  « s’adapte » à la posture : on finit même par y prendre plaisir !

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(Photo Universal mind Zendo)

Je me rappelle mes premières méditations, un véritable supplice. Au bout de quelques minutes, des fourmillements déjà paralysaient mes jambes, une douleur sourde irradiait mon bas du dos. Le calme olympien qui régnait dans la salle m’empêchait de bouger le moindre orteil. Loin de méditer, je comptais les minutes qui me séparaient du « OM » final libérateur. Pourquoi persévérer, me direz-vous ? Peut-être qu’inconsciemment, je commençais à appréhender ce que l’on appelle un état de paix. Et puis, après la méditation venaient les kirtans (chants) que j’aimais beaucoup et la conférence, un moment toujours passionnant pour qui s’interroge sur le sens de l’existence. Au bout d’un certain temps, je me suis rendue compte que le seul fait de s’astreindre à ne pas bouger pendant une vingtaine de minutes — même si le mental vagabonde !—, a des répercussions indéniables sur notre vie.

Ainsi, les lendemains de méditation, je remarquai que j’avais plus de patience avec mon entourage, que je supportais mieux, par exemple, les inexorables files d’attente qui jalonnent nos journées de citadines. Mais faites-en l’expérience par vous-même et observez…

En conclusion, lorsqu’on apprend  à contrôler son mental d’une façon régulière, il est plus aisé de le maîtriser au quotidien, notamment dans des situations stressantes ou douloureuses. Lorsque tout s’effondre et que la situation nous paraît sans issue, on arrive plus facilement à se reconstruire, à se re-créer un avenir , à tirer parti de ce que le présent nous offre pour sa propre évolution, autant sur le plan pratique que spirituel – même si les bénéfices nous apparaissent qu’ultérieurement.

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